Pierres et soif - Palimpseste de la mémoire
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Sur les pas de Hala Hilmi Hodeib, renaît Pétra. LAntique « bigarrée » rehausse ses tons, ravive léclat de ses parois flamboyantes, signe son histoire de poussière docre aux lacis bleutés. Le regard pénètre la roche, fouille ses abîmes les plus lointains, habite ses recoins les plus déserts. Au berceau de la mer Morte, loin, au coeur du silence, Hala Hilmi Hodeib se roule, caresse leau. Peau saturée dembruns, regard trempé damour. Joie enfantine de saisir sur le vif une nature mouvante, multiple, qui joue de ses métamorphoses, qui se pare de pierres rousses, de flots nacrés. Emerveillement. Sculptures décume. Drapés de sel. Broderies de jaspe. Les caprices de leau marquent la pierre de la magie des signes : visages flous, paysages perdus. Eau, miroir de ce qui fut et ne sera plus. Douloureux vertige de fixer linstant imperceptible. Infatigable, de la poussière dor sous les paupières, Hala Hilmi Hodeib poursuit sa quête sur les confins de linvisible, au plus secret delle-même, là où la terre dOrient a marqué son histoire. |
Ode Lugrin
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